Mon bébé ne s’adapte pas à la garderie

Bonjour,

Je suis tombée par hasard sur le site educatout.com et j'ai lu la rubrique Ergothérapie : Mon enfant ne s'adapte pas à la garderie. 

J'ai moi-même un bébé de 11 mois qui va à la garderie depuis 3 mois. On a fait une intégration très lente (étalée sur 2 mois et demi) et il y va à temps plein depuis tout récemment. Mais, malgré tous nos efforts, il passe sa journée à demander les bras, à pleurer, à ne pas vouloir dormir ou à ne pas vouloir jouer seul. Pourtant, à la maison, il peut passer beaucoup de temps à jouer seul, il ne veut pas nos bras ou très rarement et pas trop longtemps. Les siestes à la maison sont très faciles. On le couche et il s'endort seul.

L'éducatrice de la garderie ne semble pas nous croire quand on lui dit cela, car il est très intense chez elle. Elle croit qu'il a un problème, une maladie, une allergie ou autre car elle dit qu'il ne pourra jamais s'adapter. Pourtant, chez nous, bien qu'il sache s'affirmer et qu'il ait du caractère, il ne semble pas souffrir de rien. 

Il est très développé côté moteur, mais très peu du côté verbal (il ne dit que « maman »). Il fait des bravos, nous imite et commence à marcher. Il est par contre très difficile à faire rire, mais on a droit à quelques petits rires par jour si on travaille fort. 

Croyez-vous que mon fils aurait besoin d'une évaluation en ergothérapie ou est-ce moi qui s'en fais pour rien? Qu'est-ce qu'un ergothérapeute peut faire pour un enfant de cet âge (s’il en a besoin)? Pourriez-vous me suggérer des lectures? 

Merci beaucoup pour votre temps et pour votre aide.
L. Leclerc

Bonjour madame Leclerc, 

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à ce qu’un poupon ait des difficultés d’adaptation à la garderie.

Dans les archives de la section ergothérapie, nous avons déjà abordé le sujet du traitement de l’information sensorielle qui peut être un défi pour certains. Lorsque les comportements et capacités de l’enfant diffèrent significativement entre deux milieux (tels qu’entre la maison et la garderie), il faut évidemment se questionner sur l’impact de l’environnement (l’enfant est peut-être surchargé ce qui peut contribuer au développement d’une certaine anxiété). Dans la sphère affective (ex. séparation de ses parents, développement de sa relation avec l’éducatrice, etc.), certaines composantes peuvent également jouer.

Du côté développemental, l’enfant peut aussi présenter des fragilités du côté de la régulation (se calmer seul ou savoir se calmer d’une façon différente de celle qu’il vit avec ses parents) ou dans son développement à d’autres niveaux (ex. communication-interaction-symbolisme) qui pourront avoir un impact sur son aisance dans un milieu moins habituel. Enfin, il ne faut pas oublier de considérer le tempérament et la personnalité de l’enfant. Certes, ce n’est pas simple.

Lorsque ni le temps ni les stratégies habituelles ne semblent diminuer les difficultés d’adaptation, une évaluation en ergothérapie peut être considérée. À l’âge de votre poupon, l’ergothérapeute fait d’abord une évaluation de son développement ainsi qu’une analyse de ses capacités/incapacités en fonction de ses comportements.  Des suggestions sont habituellement offertes pour soutenir l’enfant dans son développement ou pour compenser ses fragilités.  Dans votre situation, l’évaluation inclurait probablement une observation au milieu de garde et des stratégies précises offertes à la responsable du service de garde. À moins d’un trouble moteur, l’ergothérapeute ne recommandera probablement pas de suivi régulier.

En ce qui concerne les lectures, j’aime bien recommander les bouquins de T. Berry Brazelton (un célèbre pédiatre américain) sur le développement de l’enfant (en anglais). Il y présente bien les différences entre les tempéraments et les différents défis qui peuvent être présents à chaque nouvelle étape. Je ne vous encourage pas à faire des lectures sur les problématiques de l’enfance. Elles pourraient vous inquiéter sans fondement.

J’espère avoir répondu à vos questions.

Merci d’avoir pris le temps d’écrire.