Les terreurs nocturnes
Les terreurs nocturnes sont un état assez particulier du sommeil. Elles se produisent généralement en début de nuit, une à deux heures environ après l’endormissement de l’enfant et en début de sieste, 30 à 45 minutes après son endormissement. Ce dernier est alors en sommeil lent. De façon générale, une crise de terreurs nocturnes ressemble à ceci : l’enfant crie, pleure à l’occasion, s’assoit dans son lit ou sur son matelas, regarde fixement, se débat parfois, transpire beaucoup, respire de façon saccadée et son cœur bat rapidement. En fait, il semble apeuré et ensuite, après quelques secondes ou quelques minutes tout au plus, tout bonnement, il se couche et se rendort. Le lendemain ou à la fin de la période de la sieste, il ne se souvient de rien. Pour leur part, les parents ou l’éducatrice prenant soin de l’enfant se souviennent de façon très vive de cette vision troublante de l'enfant en proie à une terreur nocturne.
Une bonne majorité d’enfants vont expérimenter des terreurs nocturnes au cours de l’enfance. Celles-ci se produisent le plus souvent entre six mois et six ans et atteignent leur apogée entre deux et quatre ans. Les terreurs nocturnes se produisent plus fréquemment quand un enfant est fatigué. Un enfant sujet aux terreurs nocturnes doit dormir suffisamment, surtout quand son horaire de sommeil risque d’être perturbé (voyage, vacances, maladie, décalage horaire, etc.).
Lorsque les terreurs nocturnes se produisent chez un enfant adopté ou de la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse), on doit envisager certains facteurs psychologiques. Dans ces situations, les terreurs nocturnes peuvent être attribuables au stress ou à une expérience angoissante. Souvent, l’enfant réagit de façon normale durant le jour; il suit très bien les activités et les consignes de son éducatrice. La terreur nocturne est la seule manifestation d’un problème sous-jacent. Il est important d’en parler aux parents, bien entendu. Dans ce cas, l’intervention d’un thérapeute pourrait être bénéfique.
Comment réagir? Tout comme pour le somnambulisme, il est conseillé de parler à l’enfant doucement et lentement, de lui caresser le bras ou le front, sans toutefois le réveiller. Cela peut l’aider à réintégrer un sommeil paisible. Par ailleurs, il est suggéré de lui chanter une berceuse, celle qu’il a l’habitude d’entendre par exemple. Cela peut s’avérer suffisant pour le rassurer et lui permettre de retrouver un sommeil calme. Le plus souvent, l’enfant ne semble pas réagir à la présence d’une autre personne. La meilleure attitude est d’attendre la fin de l’épisode en s’assurant que l’enfant ne se blesse pas, notamment s’il se débat beaucoup.
Enfin, rassurez-vous : si l’enfant s’éveille, il n’y a pas de danger, contrairement à ce qu’une croyance populaire semble suggérer. C’est simplement que l’enfant, n’ayant pas de souvenir de l’épisode qu’il est en train de vivre au réveil, peut devenir anxieux à l’idée de dormir, de peur de se retrouver dans un état sur lequel il n’a aucun contrôle. Mieux vaut protéger son sommeil que de le réveiller.
Bon dodo!
Brigitte Langevin, auteure et conférencière
Experte en éducation au sommeil
Coach en PNL
Un enfant qui dort bien est joyeux
Auteure de plusieurs livres dont : Sommeil - boite à outils disponibles à la boutique en ligne educatout